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AXE 3 : DESCRIPTION ET OUTILLAGE DES LANGUES (TAL)

14. Macrolangue ou variétés dialectales ? Le traitement du peul et du soninke dans 
Ethnologue 
DIAGNE Anna Marie  
KANE Fatimata Binetou Rassoul  Université Cheikh Anta Diop 


L’Ethnologue (Eberhard, Simons, et Fennig 2024) est une base de données de référence de la Société internationale de Linguistique (SIL) qui répertorie les langues du monde et leurs variantes et leur attribue, selon certains critères, un code ISO (Wood 2011) permettant de les identifier de manière univoque. Une analyse de cette encyclopédie permet de constater que les langues et les variantes qui leur sont associées, sont traitées selon des modalités différentes. 
Dans un cas, une langue donnée peut être reconnue comme « macrolangue » et ses variantes sont considérées comme des « langues individuelles » ; la macrolangue et chacune de ses variantes reçoivent alors un code ISO-639-3 : c’est le cas du peul. Dans l’autre, une langue donnée est reconnue comme « langue individuelle » et ses variantes sont considérées comme des « dialectes » ; la langue reçoit un code ISO, tandis que ses variantes n’en reçoivent pas : c’est le cas du soninké. 
Dans cette communication, nous discuterons d’une part, des notions de macrolangue, de langue et de dialecte et d’autre part, du traitement de la variation linguistique dans Ethnologue en nous référant aux cas des deux langues citées plus haut.  
Mots-clés : Macrolangue, langue, dialecte, peul, soninké. 
Biographie 
Anna Marie DIAGNE est linguiste, chercheuse au Laboratoire de linguistique et à l’Unité de Recherche en Ingénierie culturelle et en Anthropologie (URICA) à IFAN Ch. A. Diop). Elle travaille essentiellement sur la grammaire et la dialectologie des langues Mandé, notamment du soninké. Elle s’intéresse également aux langues en danger telles que le seereer paloor, langue atlantique minoritaire du Sénégal et le sillanka, îlot linguistique Mandé du Burkina Faso. Ses recherches actuelles portent en outre sur la documentation des langues des signes sénégalaises. 
Fatimata Bintou Rassoul KANE, était étudiante au département de Linguistique et Sciences du Langage depuis 2015, où elle a obtenu ses diplômes de Licence et Master respectivement en 2018 et 2020, Mademoiselle KANE est présentement inscrite en thèse de doctorat à l’Université Cheikh Anta Diop plus précisément à l’école doctorale ARCIV. Son domaine de recherche porte sur la: Linguistique descriptive et la didactique des langues. Elle est aussi membre du Laboratoire SOLDILAF. 


15. Le trait ATR et ses manifestations en wolof 
du Cayor 
NDAO, Dame FALL, Ousseynou 
Université Cheikh Anta Diop de Dakar 


L’harmonie vocalique est un modèle phonologique très rependu dans les langues du Sénégal. Elle se caractérise par une assimilation des voyelles basée sur un système ATR. Dans cette réflexion nous commencerons par une étude acoustique des formants F1 et F2 des voyelles +/- ATR. Nous partagerons nos résultats qui tiennent compte de l’étude faite sur les paires minimales des voyelles hautes surtout. Nous retiendrons que les voyelles +ATR du wolof du Cayor se distinguent acoustiquement des voyelles –ATR correspondant par un F1 bas. La bipartition du système vocalique en deux groupes distincts se caractérise par une assimilation régressive ou progressive des phonèmes vocaliques. Dans l’optique d’une meilleure connaissance du fonctionnement de l’harmonie vocalique en wolof du Cayor nous présenterons les différentes manifestations de ce fait phonologique et les problèmes d’application des règles 
Mots-clés : ATR, assimilation, acoustique, harmonie vocalique, voyelle. 
Biographies : 
Dame NDAO, est Enseignant-chercheur au Département de Linguistique et Sciences du Langage, à l'Université Cheikh Anta Diop. Il est titulaire d'un doctorat en Linguistique préparé au LLACAN-CNRS et réalisé dans le cadre d'une cotutelle entre l'INALCO (Institut National des Langues et Civilisations Orientales) et l'UCAD. Spécialiste du wolof, il mène en outre des recherches sur la description et la documentation des langues en danger du Sénégal. Il s’intéresse également à la terminologie. 
Ousseynou FALL est doctorant en linguistique descriptive à l’école doctorale ARCIV. Il mène des recherches sur la description linguistique en générale et particulièrement sur la phonétique acoustique du wolof du Cayor. 


16. L’expression du manque en seereer singandum 
DIONE, Moukhsinatou 
Université Cheikh Anta Diop de Dakar 


Dans cette communication qui porte sur l’expression du manque en seereer sin-gandum, notre objectif est de montrer comment la notion complexe du Manque s’exprime dans cette langue. Les diverses expressions recueillies peuvent, de fait, se regrouper en trois catégories : d’abord nous avons étudié les marqueurs qui relatent une idée « d’absence, d’insuffisance et de ratage » comme ñak, ɗal, ƈuf, ɗap, kuuf, guut, suur-ee, waan, fadee, ɓangid, mar et nguutatir Ensuite ceux qui expriment le manque affectif qui sont : sooɓ et diilu et enfin, nous avons souligné dans la troisième catégories les marqueurs qui expriment une valeur d’approximation comme tutuuñ, yaac, waaj et yoq. Cependant, nous avons aussi démontré comment la négation est capable de rendre compte de l’idée de Manque. 
Mots clés : l’expression du manque, lexico-sémantique, marqueurs. 
Biographie : 
Moukhsinatou DIONE, est titulaire d’un master en linguistique du département de linguistique et sciences du langage de la faculté des lettres et sciences humaines de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Dans son travail de recherche, elle s’est spécialisée dans la description de phénomènes linguistiques du sérère, sa langue maternelle dans une perspective de sémantique énonciative. Elle projette de s’inscrire en thèse de doctorat dans le même cadre pour contribuer à la description d’un parler sérère. 


17. La dérivation verbale en jóola edamme 
(Langue atlantique du nord-ouest de la 
Guinée-Bissau) 
DABO, Mamadou 
Université Cheikh Anta DIOP de Dakar 


Le jóola edamme est une langue dont l’état de description est peu (fourni) avancé. Cependant, notre travail consiste à présenter la dérivation verbale de la langue. Elle possède deux procédés de dérivation : l’affixation et l’alternance consonantique. Ainsi, la dérivation verbale s’obtient au moyen de la suffixation. Le dérivatif verbal, très productif, est un morphème qui n’apparaît jamais seul, donc suffixé au verbe. Il s’adjoint au verbe pour former un autre verbe. Nous pouvons ranger les dérivatifs verbaux en deux souscatégories : les dérivatifs asyntaxiques (les dérivatifs qui n’ont aucune incidence sur la valence verbale) et les dérivatifs de voix (ceux qui modifient la valence verbale). Pour ce faire, nous allons adopter l’approche structurale afin de parvenir aux résultats.  
Mots clés : jóola-edamme, dérivation verbale, valence verbale.  
Biographie : 
Mamadou DABO, est Docteur en Linguistique descriptive, spécialiste du jóola édammé, langue atlantique du nord-ouest de la Guinée-Bissau. Il est enseignant vacataire au département de Linguistique et Sciences du Langage à la Faculté des Lettres et Sciences. Il est Titulaire d’un CAES à la FASTEF, option Lettres modernes. Il enseigne aujourd´hui le français au lychee Technique de Commerce Maurice DELAFOSSE-Dakar. 


18. Le kriol à Ziguinchor entre triple domination et identités plurielles 
ROUGÉ, Jean-Louis  
Université d'Orléans (France) 
DIEDHIOU, Kéba 
Université Assane Seck de Ziguinchor 


Depuis les années 1990, conséquence du développement des déplacements de population entre la Guinée-Bissau et la Casamance, le kriol se trouve confronté à Ziguinchor à une variété linguistique « étrangère » (le kriol bissauguinéen), qui lui est, à la fois ,génétiquement et historiquement intimement liée. Dans cette situation, de nouveaux locuteurs sénégalais surtout parmi les commerçants du marché de Tilène, mais aussi de Boucotte utilisent ce kriol comme langue véhiculaire. Les personnes qui ont le kriol casamançais comme langue d’identification éprouvent dès lors un sentiment de triple domination linguistique (Bourdieu 1982) – wolof/kriol, français/kriol, kriol bissau-guinéen /kriol casamançais.  La présente communication s’appuie d’une part sur deux corpus d’entretiens, le premier en kriol, le second, plurilingue.  
Mots-clés : Créole, domination linguistique, identité, langue véhiculaire 

Biographie : 
Jean-Louis ROUGÉ, est professeur émérite en Sciences du langage à l’Université d’Orléans, membre du laboratoire ligérien de linguistique (CNRS/Universités d’Orléans et de Tours), membre associé au CREILHAC (Université Assane Seck de Ziguinchor). Il est spécialiste des contacts de langues luso-africains et en particulier de l’émergence et de l’évolution des créoles portugais d’Afrique (Guinée-Bissau Casamance, São Tomé et Principe, Cap-Vert). Depuis 2008, il se consacre essentiellement à l’observation des dynamiques créoles entre la Casamance et la Guinée Bissau. Il est l’auteur de nombreux travaux sur ces langues et en particulier d’un dictionnaire étymologique des créoles portugais d’Afrique (Karthala 2004). 
Kéba DIEDHIOU est professeur de lettres modernes au Lycée Djignabo de Ziguinchor, doctorant en Sciences du langage et Didactique des Langues à l’Université Assane SECK de Ziguinchor (UASZ) et membre du laboratoire CREILHAC. Il travaille sous la direction de Mme Ndiémé SOW (UASZ) et M. Cheikh Mouhamadou Soumoune 
Diop (UASZ). Son sujet de thèse porte sur les politiques éducatives au Sénégal et plurilinguisme en Casamance (Sénégal). Il s’intéresse particulièrement aux langues en contact en contexte frontalier (Français-Langues sénégalaises, Créole-Casamançais –Créole-Bissau-
guinéen). Il travaille sur les particularismes lexicaux notés dans les discours des jeunes sénégalais. Présentement, il est l’auteur de deux articles : l’un porte sur la variabilité sociolectale du français au Sénégal (Revue POPA) et politiques linguistiques et le second sur le créole à Tilène comme une langue véhiculaire dans la mondialisation culturelle de Ziguinchor (Revue ANADISS). 


19. Le wolof et ses différents systèmes d’écriture 
NGOM, Modou 
Université Cheikh Anta Diop de Dakar 


Le Sénégal a été en contact avec l’Islam dès le IX siècle avant l’arrivée des almoravides avec le Christianisme au XVIII siècle. Le wolof, langue véhiculaire du Sénégal, s’est considérablement nourri de l’influence linguistique berbère, mais aussi et surtout de la civilisation araboislamique.  Notre démarche inspirée d’Abdoulaye Dème, 2008 Sokhna Bao Diop, 2018 nous a permis d’interroger les manuscrits anciens en langues locales avec la graphie arabe (Ajami ou wolofal) et la graphie latine. Ces deux différents systèmes d’écriture nous ont permis d’effectuer une analyse approfondie sur quelques exemples de texte transcrit en wolofal. Dans cette analyse nous mettons en évidence la relation entre la dissémination des religions musulmane, chrétienne (caractère latin) et l’écriture wolof. Une mise en point sur la contribution de la culture de ces deux civilisations à la propagation de l’écriture et à l’alphabétisation était nécessaire.  
Mots-clés : écriture, wolof, religion, langues 
Biographie 
Modou NGOM, est doctorant en sociolinguistique à l'école doctorale ARCIV (UCAD). Il mène des recherches sur les langues et religions. Il s’intéresse aux relations entre  l'écriture des langues wolof et russe avec les religions respectives des locuteurs de ces langues.  
20. Étude de la construction de la référence dans les narrations en français d’enfants du Sénégal 
CISS, André Sata 
Université Cheikh Anta Diop de Dakar  
Dans cette étude, deux groupes d’enfants, l’un composé d’enfants âgés de 5 à 8 ans et l’autre d’enfants de 9 à 12 ans, ont participé à une étude pour produire des narrations. Cette expérience a été réalisée à partir d’un livre d’images Frog, Where are you ? de Meyer. L’étude a été réalisée sur des élèves de deux écoles privées de Dakar. Les narrations recueillies, par le biais de Lig-aïkuma, ont été analysées par le biais du logiciel d’annotation ANALEC. L’analyse de ces narrations a montré des stratégies différentes employées par les deux groupes d’enfants. En somme, des différences et similitudes ont été notées au niveau de l’introduction des références mais aussi des niveaux des reprises employées pour construire la coréférence au sein des narrations.  
Mots-clés : référence, narration, français, Sénégal Biographie : 
André Sata CISS, est doctorant en linguistique à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il est titulaire d'un Master dans le domaine de l'acquisition de notions grammaticales par différentes tranches d’âge d’enfants. 


21. Mise en place d’une banque de données terminologiques : Enjeux, défis et opportunités pour le Sénégal 
SALL, Adjaratou Oumar 
Université Cheikh Anta Diop de Dakar 


Dans le contexte mondial actuel, la langue et la communication sont des éléments clés pour le développement, l'inclusion et la bonne gouvernance en Afrique. Le Sénégal, avec sa riche diversité linguistique, a entrepris de promouvoir l'éducation bilingue par le biais du Modèle harmonisé de l'Enseignement bilingue au Sénégal (MOHEBS). Ce modèle nécessite une base solide de vocabulaire scolaire et de terminologie scientifique dans les langues nationales, d’où l’intérêt de la mise en place d’une banque de données terminologiques. La banque de données terminologiques vise à centraliser et unifier les ressources linguistiques pour les langues nationales, en commençant par le wolof, le pulaar et le seereer, avec une extension prévue à toutes les langues du pays. Elle se concentrera sur la production continue de fiches terminologiques, qui seront accessibles en ligne pour faciliter leur consultation et exploitation. Cette initiative, nécessitant une collaboration multidisciplinaire, vise à renforcer les capacités des acteurs impliqués et à assurer la qualité et la cohésion des données disponibles. Nous aborderons les enjeux liés à la diversité linguistique et culturelle, les défis de la standardisation des terminologies dans un contexte multilingue, ainsi que les opportunités offertes par une telle initiative pour le développement éducatif et culturel au Sénégal, voire en Afrique. 
Mots clés : banque de données, développement, diversité linguistique, éducation bilingue, terminologie, Sénégal. 
Biographie : 
Adjaratou Oumar SALL, est Directrice de recherche assimilée au Laboratoire de linguistique de l’IFAN Cheikh Anta Diop. Titulaire d’un doctorat en linguistique codirigé entre Dakar et Cologne, elle se spécialise dans la description, la documentation et la didactique des langues africaines. Actuellement, elle travaille sur la grammaire du wolof pour l’enseignement et le développement d’outils terminologiques pour les langues sénégalaises. 


22. Traduire un discours médical : cas des dialogues médecin-patient, choix de termes, 
aspects linguistiques 
DIAGNE, Abibatou  NDAO, Sidy Mokhtar  
Université Cheikh Anta Diop de Dakar 


Les dialogues médecin-patient (désormais dmp) constituent des cas d’échanges particuliers entre un spécialiste, le médecin généraliste y compris, qui pose des questions, d’ordre médical parfois sanitaire, ou y répond d’une part ; et un patient, souvent considéré comme un non spécialiste, qui lui aussi répond à des questions et en pose d’autre part. La particularité de ces échanges réside dans la co-construction de l’établissement d’un diagnostic, d’un éclairage médical qui rompt d’avec la verticalité du schéma d’échange langagier entre expert/non expert. Dans le cadre d’un projet de traduction français-wolof d’un peu plus de dix-mille questions-réponses de ce type, nous nous sommes intéressés à ce genre discursif qui appelle des choix de termes précis pour lesquels des explicitations peuvent s’imposer. La première difficulté linguistique de ce travail est d’ordre lexical (trouver le mot juste, trouver le terme juste). La traduction n’étant pas un appariement de séquences de langues, la mise en syntaxe et la mise en texte des échanges qui sont plus utilisés à l’oral qu’à l’écrit, a requis un certain effort interprétatif. 
Mots-clés : traduction, dialogue médecin patient, lexique, discours. 
Biographies : 
Abibatou DIAGNE, est spécialiste en lexicologie et terminologie au Département de Linguistique et Sciences du Langage où elle enseigne ces spécialités et l’anglais pour linguistes et la sémantique lexicale. Ses travaux de recherches actuels portent sur les langues terminologiquement peu documentées, des contraintes et solutions pour leur enrichissement. Elle est membre du Laboratoire Soldilaf et membre associée du CeRLA (Centre de Recherche en Linguistique Appliquée) de l’Université de Lyon 2 Lumière.  
Sidy Mockhtar NDAO, est Docteur en Sciences du langage et de la communication. Il est spécialiste de l’analyse du discours. Ses recherches sont orientées vers la pragmatique des interactions verbales en milieu wolof. Il attache aussi une importance particulière aux débats politico-médiatiques et aux actes de qualification péjorative caractérisant ce type d’interaction sociale. 


23. Terminologie de l’agriculture en wolof 
NDAO, Adji Soukaye 
Université Cheikh Anta Diop 


La terminologie est une nouvelle branche de la linguistique qui étudie les termes dans chaque domaine de spécialité. Autrement dit, chaque domaine de spécialité a sa propre terminologie. Cette terminologie est axée sur l’agriculture qui est un secteur incontournable de la vie de l’être humain. Pour ce faire notre devoir est de fournir un article en wolof qui sera mis à la disposition des usagers  comme les étudiants, les chercheurs pour mieux comprendre les termes agricoles en wolof. Par conséquent, il est nécessaire de comprendre les termes en wolof car cela participe au développement de l’agriculture et de l’économie du pays. Cela peut aider non seulement les étudiants, les chercheurs mais aussi les acteurs et spécialistes du domaine à mieux comprendre les matériaux de travail et les produits utilisés dans leurs activités. 
Mots-clés : Terminologie - Agriculture - français - wolof  
Biographie 
Adji Soukaye NDAO est titulaire d’un Master en Sciences du Langage et d’une Maitrise en Langues et Civilisations Slaves. Depuis 2018, elle exerce comme vacataire à l’USSEIN de Kaolack. Elle est actuellement doctorante en linguistique à l’UCAD. Elle mène des recherches dans le cadre de la terminologie.