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AXE 2 : ENSEIGNEMENT BI-PLURILINGUE EN CONTEXTE AFRICAIN : L’APPORT DES SCIENCES ET DES NOUVELLES TECHNOLOGIES

4. La techno pédagogie au service de l’enseignement des langues et cultures africaines : retour d’expériences effectuées à l’ENS de Bertoua, et au Lycée bilingue de Mvomeka’a (Cameroun) 
DIBENGUE Florus Landry 
Université de Yaoundé 1, Cameroun 
NGUEUM Emmanuel 
École normale supérieure de l'université de Yaoundé 1 
La pandémie de COVID-19 a exposé les limites de l’enseignement traditionnel dans les systèmes éducatifs africains. Aujourd’hui, l’utilisation des technologies éducatives est devenue une nécessité impérieuse pour garantir la continuité pédagogique de l’enseignement des langues et cultures africaines. Dans cette communication, nous partageons les résultats d’analyse de deux expériences camerounaises d’enseignement-apprentissage des langues et cultures camerounaises via les plateformes d’enseignement à distance Moodle et E-space. La problématique de notre travail cherche à comprendre dans quelle mesure les acteurs éducatifs camerounais, notamment les enseignants et les apprenants, sont-ils prêts, mentalement et techniquement, à adopter le Elearning pour assurer la transmission des langues et cultures locales ? Nous tentons de répondre à cette problématique en évaluant d’abord les aptitudes techniques et les attitudes des acteurs du processus pédagogique (apprenants et enseignants) dans le E-learning. Puis nous évaluons l’efficacité de l’enseignement des langues et cultures camerounaises de manière hybride au DLCC de l’ENS de Bertoua et au lycée bilingue de Mvomeka’a. Les données de cette étude ont été collectées par questionnaires. La principale base théorique de ce travail repose sur les travaux de Françoise Docq et al (2010) dont la problématique analyse l’impact de la plateforme Claroline sur les pratiques pédagogiques et didactiques. Nous nous appuyons également sur les travaux de Margault SACRÉ et al (2020) pour évaluer l’efficacité des dispositifs d’enseignement hybride sur les performances des apprenants.  
Mots-clés : E-learning, technologies éducatives, technopédagogie, langues africaines, langues camerounaises, cultures camerounaises 

Biographie
Florus Landry DIBENGUE, est enseignant des langues et cultures camerounaises (LCC) au Lycée Bilingue de Mvomeka’a depuis 2013. Il est doctorant au Département de Langues Africaines et Linguistiques (DLAL) de l’Université de Yaoundé 1. Ses travaux de recherche analysent le rôle du matériel didactique et de l’environnement linguistique sur l’apprentissage de la langue seconde camerounaise. Florus Landry DIBENGUE est titulaire d’un Master 2 en Techno-pédagogie obtenu à l’Université de Cergy-Paris en 2024, et d’un Master 2 en linguistique appliquée obtenu en 2018 à l’Université de Yaoundé 1. Il est auteur de plusieurs livres et matériels didactiques écrits en langues batanga et bulu du Cameroun. Il est également membre fondateur de l’Association pour les Humanités Numériques d’Afrique Francophone (AHNAF). 
Emmanuel NGUEUM, est maître de conférences en langues africaines et linguistique à l'École normale supérieure de l'université de Yaoundé 1. Ses travaux de recherche actuels se situent à l'intersection du langage, de la technologie et de la société. Il s'intéresse en particulier à l'épistémologie de la linguistique africaine et propose une conception de la langue comme matérialité fluide et ancrée dans l'expérience pratique des individus. Ses plus récentes publications s'inscrivent dans une sociolinguistique critique qui soulève la question de l'injustice épistémique qui, selon lui, est au fondement de la linguistique africaine. Il considère que les technologies numériques offrent l'opportunité de repenser le cadre épistémique à travers lequel l'expérience linguistique africaine est théorisée. À cette fin, il s'investit dans le développement des technologies vocales dans une perspective qui a pour point de départ la multiplicité, la fluidité et l'instabilité. 


5. Les représentations sociolinguistiques des langues au Sénégal : entre remise en question de l’hégémonie du français et promotion des langues nationales 
GNING, Ibrahima  
Université Rennes 2 (France) 
Dans cette présentation, nous allons porter notre réflexion sur le contexte diglossique du Sénégal et des tensions qui s’y créent pour une meilleure connaissance de l’évolution de la situation sociolinguistique sénégalaise. En effet, dans un contexte multilingue, les langues en co-présence sont en compétition ; d’où la nécessité de mettre en place des politiques linguistiques efficientes qui répondent aux besoins des locuteurs. 
Après les indépendances en 1960, le français a été déclaré comme langue officielle du Sénégal. Ainsi, étant la seule langue officielle du pays, le français bénéficie d’un privilège non-négligeable. Il est la langue utilisée dans l’administration (rédaction des documents officiels). Le français occupe aussi une place très importante dans la vie quotidienne. Dans le domaine de l’éducation et de la formation, le français est utilisé comme langue d’enseignement. Cependant, malgré son statut, l’usage du français dans les interactions quotidiennes entre les Sénégalais, reste plus ou moins négligeable. En effet, il est important de noter que les langues locales notamment le wolof, assurent généralement le rôle de canaux de communication orale inter-ethnique dans les espaces publics et les lieux de travail pourtant réservés à la langue française (Daff, 1995 ; Ndao, 1995). L’objectif visé par cette communication est de s’intéresser aux diverses situations et de questionner les usages linguistiques afin de mettre en lumière les défis d’une mise en place d’une politique linguistique nationale qui tienne compte de la diversité linguistique. 
Mots-clés : Politiques linguistiques, contexte diglossique, lingua franca, représentations sociolinguistiques Biographie : 
Ibrahima GNING, est doctorant en sociolinguistique à l’Université Rennes 2 en France, où il mène des recherches sur les représentations sociolinguistiques du français au Sénégal. Il est titulaire de trois masters. Avant de rejoindre l’université Rennes 2, Ibrahima GNING a obtenu un Master en linguistique à l’université Gaston Berger de Saint-Louis au Sénégal. Il a obtenu ses deux derniers diplômes de Master à l’université Rennes 2 respectivement en Didactique des langues ; et en Science du Langage : Francophonie, plurilinguisme et médiation interculturelle. Ibrahima a acquis une solide formation académique dans les domaines de la sociolinguistique, des études culturelles et de la communication. 


6. La promotion des activités post et périscolaires plurilingues : un cadre de construction des compétences langagières en contexte multilingue africain 
NDJONMBOG, Joseph Roger 
Université de Yaoundé 1 (Cameroun) 
Cette recherche intervient dans un contexte d’extension de l’enseignement plurilingue dans les systèmes éducatifs. Elle examine le problème de faibles compétences langagières des jeunes scolarisés et non scolarisés dans un environnement où l’on note la présence de plusieurs langues et variétés de langues enseignées à l’école. Cette analyse bénéficie de l’éclairage de la théorie de la vitalité des langues telles que développée par les chercheurs contemporains. Elle est guidée par l’hypothèse selon laquelle, la vitalité des langues dans les systèmes éducatifs africains passe aussi par l’organisation au bénéfice des apprenants des activités post et périscolaires plurilingues, avec pour objectif non seulement d’accroître la dynamique des langues en présence dans le système, mais aussi et surtout de faciliter chez les apprenants la construction des compétences langagières souhaitées, à travers les activités post et périscolaires. Pour y parvenir, l’étude a mobilisé les jeunes scolarisés et non scolarisés, à l’effet de capter leurs préférences vis-à-vis des activités socioculturelles et artistiques pratiquées. L’analyse des contenus thématiques des entretiens réalisés avec ces jeunes a permis de révéler que ces derniers sont portés vers ce type d’activités aussi bien pendant les périodes de classe que lors des vacances. Bien plus, l’organisation de ces activités facilitent le développement des compétences culturelles et interculturelles chez ces jeunes et constituent un important levier de promotion de la paix et du vivre ensemble dans un contexte multilingue et multiculturel. En termes de propositions, l’étude indique l’actualisation des politiques linguistiques en éducation, afin qu’elle soit étendue à tous les types et formes d’éducation. Un plan stratégique de promotion du plurilinguisme dans les activités d’éducation extrascolaire permettra d’élargir l’accès d’un plus grand nombre de jeunes aux savoirs endogènes véhiculés par les langues en présence.  
Mots clés : extrascolarité, politique linguistique, plurilinguisme, animation socioculturelle, compétence interculturelle.  
Biographie 
NDJONMBOG Joseph Roger est titulaire d’un Doctorat en Linguistique appliquée obtenu à l’Université de Yaoundé 1. Après une carrière professionnelle dans la supervision pédagogique comme Inspecteur pédagogique national au Ministère de l’éducation de base, il est actuellement enseignant-chercheur à la Faculté des Sciences de l’Éducation de l’Université de Yaoundé 1, Chef du Département des Sciences de l’Éducation. Et, parallèlement responsable du Laboratoire sur l’Apprentissage et la Formation Continus à l’Université d’Ebolowa-Cameroun. Il est membre de plusieurs sociétés savantes (LREAC, ACETELACH, RAMAED, LABSCILA) et auteur de plusieurs publications scientifiques dans l’enseignement /apprentissage des langues. 
7. Saa try no in Mandinka (tu peux essayer de le dire en mandingue), alternance codique dans l’enseignement primaire en Gambie : 
entre contraintes d’une politique linguistique et nécessité pédagogique 
MANSALY, Jules  
University of Cologne 


Enclavée dans le Sénégal, la Gambie est un espace géographique à fort brassage culturel possédant ainsi une diversité linguistique intense, avec des enseignants, une composante de cette société multilingue aux répertoires linguistique très variés. Contrairement au Sénégal où le français est la langue officielle, en Gambie, la langue d’instruction est l’anglais. Ces enseignants, véritables agents de transmission du savoir et relais de la politique linguistique auprès des jeunes apprenants, procèdent à l’alternance des langues (entre l’anglais, la langue officielle et les langues locales du pays) au cours de leurs activités pédagogiques en classe. Une démarche pédagogique non officielle très courante, notamment au niveau de la deuxième année du cycle élémentaire (CE2), qui contraste avec la politique linguistique du pays qui prône l’usage exclusif de l’anglais dans le système éducatif.  
Il nous revient, au cours de cette communication, d’élucider ces pratiques linguistiques par les enseignants du CE2, une stratégie pédagogique qui peut ouvrir de nouvelles perspectives pour une éducation plus inclusive et multilingue en Gambie. 
Mots-clés : Gambie, éducation, alternance codique, anglais, langue locale. 
Biographie : 
Jules     Mansaly     a     obtenu     une     maitrise     en 
Linguistique/Grammaire de la Section d’Anglais de l’UFR des Lettres et Sciences humaines de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, un DEA (diplôme d’études approfondies) en Sociolinguistique du Département de Linguistique et Sciences du langage de l’Université Cheikh Anta Diop, et un PhD en Linguistique et Sciences du langage de l’Institut des Études africaines de l’Université de Cologne, en Allemagne. 
Depuis 2022, il est Senior Lecturer en Sociolinguistique et Sémantique à University of The Gambia. Il est également écrivain, auteur de plusieurs ouvrages académiques et de fiction ; il est mentor des jeunes étudiants et chercheurs africains en Allemagne, boursiers de DAAD, pour le compte du programme LEADERSHIP IN AFRICA. 
8. Langues nationales et langues étrangères : pour un système éducatif africain performant (le cas du Sénégal) 
NDIAYE, Mariétou  
Université Assane SECK de Ziguinchor Sénégal 


Notre observation va porter sur la problématique de l’introduction des langues nationales à l’école dont la nécessité apparaît dans toute son ampleur quand on sait que la langue étrangère constitue un facteur bloquant dans l’optimisation des performances scolaires au sein des systèmes d’éducation africains. La promotion des langues nationales a suscité des débats très passionnants au regard des politiques linguistiques éducatives africaines, en général et celles du Sénégal, en particulier. Et pour cause, avant et même après les indépendances, la langue d’éducation était celle de la métropole (français, anglais, espagnole, portugais). Ces langues étrangères héritées de la colonisation ont longtemps éclipsé les langues africaines pour se hisser en haut de la pyramide linguistique entraînant ipso facto des déboires dans la vie intellectuelle des peuples africains autochtones. Au Sénégal, l’insertion des langues nationales à l’école est plus que jamais d’actualité étant donné que le français est un facteur d’échec et de décrochage scolaire. Sur ce point, plusieurs politiques linguistiques éducatives ont été conçues et mises en œuvre sans pour autant procurer des résultats probants dans le système éducatif sénégalais. C’est dans ce cadre que s’inscrit notre analyse.  
Mots-clés : langues nationales, langues étrangères, métropole, système éducatif, le français, promotion 

Biographie : 
Mariétou NDIAYE est doctorante en Grammaire Historique à l’école doctorale Espaces, Sociétés et Humanités (ED-ESH) de l’université Assane Seck de Ziguinchor. Elle est titulaire d’un Certificat d’Aptitude à l’Inspectorat de l’Enseignement Élémentaire (CAIEE) obtenu à la FASTEF (UCAD) et d’un Master en Sciences du Langage de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLSH) de l’UCAD.  


9. Quelle politique de langue pour un système éducatif performant et résilient ? 
MBENGUE, Pierre Edmond 
Université Cheikh Anta Diop de Dakar 


Le paradigme de l’utilité pratique des langues, qu’elles soient anciennes, modernes jusqu’à celles dites ‶émergentesʺ, en passant par celles nationales, a beaucoup évolué selon les bouleversements au fil des siècles. Ainsi, la langue n’est plus simplement un référant culturel à vocation communicationnelle ou éducative, mais s’est vu assignée d’autres fonctions aux forts enjeux économiques. D’où, la nécessité de rendre plus performant et résiliant notre système éducatif sénégalais, en réadaptant sa politique linguistique éducative face à cette configuration actuelle des langues à l’échelle mondiale. En d’autres termes, il s’agit de repenser, dans nos curricula, la didactique des langues, en l’inscrivant dans un plurilinguisme qui s’enracine dans les langues nationales et surtout anciennes.  
Mots clés : Didactique, langues, plurilinguisme, politiques, linguistiques, système éducatif. 
Biographie :  
Pierre Edmond MBENGUE est Enseignant-Chercheur au département de Langues et Civilisations anciennes à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il enseigne la langue et la littérature latine. Il est aussi chercheur associé au Laboratoire des Sociétés et Pouvoirs Afrique-Diaspora (LASPAD) – UGB et affilié à DECRYPTA – UCAD. Ses recherches actuelles portent sur la littérature latine, la littérature patristique, les religions antiques et modernes, l’histoire de l’Église et l’exégèse. Fondateur de la Collection littéraire « AMO LINGUAM », il s’intéresse, par ailleurs, à des questions contemporaines telles que l’éducation, la résolution de crises et conflits entre autres. 


10. Comment réussir l’intégration des langues nationales à l’école ? 
DIA, Oumar 
Université Cheikh Anta Diop de Dakar 


Depuis les États Généraux de l’Éducation et de la Formation (EGEF), l’introduction des langues nationales dans le système éducatif n’a pas toujours connu les effets escomptés. Les insuffisances notées ainsi que les bonnes pratiques capitalisées des différentes expériences d’introduction des langues nationales à l’école élémentaire nous ont amené à proposer des solutions pour un succès intégral de l’intégration de nos langues nationales à l’école. A cet effet, quelles stratégies faudra-t-il mettre en place pour une intégration réussie de nos langues nationales dans le système éducatif sénégalais ? 
Il apparaît alors au niveau du schéma et de la stratégie de mise en œuvre les pistes de réflexion suivantes : l’édition en langues nationales, la redéfinition de la politique linguistique, le renforcement du multilinguisme, l’érection des langues nationales en médium d’enseignement et leur officialisation. 
Mots clés : langues nationales, école, réussite, intégration, médium d’enseignement 

Biographie : 
Oumar DIA est Chargé de recherche au CLAD. Il est titulaire d’un doctorat en Didactique des langues obtenu  à l’université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis. Il est titulaire d’un Master en grammaire moderne et d’un Master en Métiers de l’Enseignement de l’Éducation et de la Formation (MEEF) parcours Expertise de la formation. Il est responsable de la didactique et coordonnateur de la Cellule Enseignement/Formation en Langues Nationales (CEFOLAN) du CLAD.  


11. Politique linguistique institutionnelle au Sénégal : jusqu’à quand le français va-t-il demeurer seule langue officielle ? 
DIOUF, Ngari 
Université Cheikh Anta Diop de Dakar 


Parmi les langues qui coexistent au Sénégal, le wolof occupe une place particulière par la vitesse de son expansion et son utilité sociale. En tant que ”langue nationale”, il est la langue la plus parlée par les Sénégalais (90% selon Ndao, 1996 ; Calvet, 2002 ; Ly, 2008 ; Versluys, 2009 ; Diouf, 2011). Dans la vie de tous les jours, les Sénégalais utilisent la langue wolof comme véhiculaire interethnique.  
Pour quelles raisons le décideur politique sénégalais hésite-t-il à faire la promotion du wolof au statut de langue officielle du Sénégal ? Quels mobiles se cachent derrière cette politique linguistique d’expectative, hésitante voire de méfiance ? 
Pour répondre à ces interrogations, nous posons que l’homo senegalensis reste encore nostalgique de la politique linguistique coloniale voire postindépendance. L’objectif de cette étude est de répondre à la problématique posée avec les lorgnettes de la sociolinguistique externe en nous fondant sur les dispositions constitutionnelles et les pratiques linguistiques effectives des Sénégalais. 
Ce travail s’inscrit dans le cadre théorique du contact de langues et de cultures, et dans le domaine plus précis des politiques linguistiques en contexte multilingue et multiculturel.  
Mots-clés : Politique linguistique, Sénégal, français, wolof, interactions sociales. 


Biographie : 
Ngari DIOUF est enseignant-chercheur de Sociolinguistique au département de Linguistique et Sciences du Langage de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar où il obtenu son doctorat en 2011. Par ailleurs ; il a obtenu le Certificat d’Aptitude à l’Enseignement Secondaire (C.A.E.S.) en juin 2006 à l’École Normale Supérieure (Sénégal).Ses recherches actuelles portent sur le français des jeunes Sénégalais et les dynamiques sociolinguistiques au Sénégal. 


12. Introduction des langues nationales dans le système éducatif formel : entre amalgame et réticence des parents d’élèves 
MBOW, Abdoulaye 
Université Cheikh Anta Diop de Dakar 


Le Sénégal est un pays linguistiquement diversifié, dont l’éducation de ses enfants se fait par le biais d’une langue étrangère, à savoir le français, une langue du colonisateur. Ainsi, l’idée d’introduire les langues nationales a toujours été un souci des autorités, cela a commencé dès 1977 avec les classes télévisuelles. Après plusieurs expérimentations et dans le but d’avoir une éducation de qualité, l’Etat compte introduire les langues nationales dans le système éducatif formel à partir de l’année scolaire 2024-2025. La pratique de l’alphabétisation dans le cadre du non formel a aussi été une phase importante pour montrer le potentiel des langues nationales.  
Cependant, l’amalgame qui se fait entre l’introduction des langues nationales dans le système éducatif formel et l’alphabétisation sème le doute chez les parents. Ce qui justifie d’une part la réticence de ces deniers vis-à-vis de l’apport des langues nationales pour un enseignement de qualité.  
•    Est-ce là une raison suffisante pour justifier une telle réticence ?  
•    Les parents sont-ils bien informés ?  
•    Quelle est la responsabilité des autorités par rapport à tout cela ?  
•    Quel sera le rôle des langues nationales dans le système éducatif formel ?   
Voici quelques questions que nous essayerons de répondre dans ce travail. 
Mots clés : alphabétisation, amalgame, éducation, langue nationale, réticence 
Biographie : 
Abdoulaye MBOW est doctorant à l’école doctorale ARCIV de l’UCAD. Il prépare une thèse en didactique des langues. 


13.  Langues et scolarité au Sénégal : itinéraire 
et perspectives 
WONE, El Hadji Malick Sy 
Université Cheikh Anta Diop

 
Le Sénégal est un pays multilingue qui scolarise majoritairement sa population dans une langue léguée par la colonisation. Cependant le français, langue de scolarisation privilégiée, côtoie les médiums locaux (wolof, sérère, pulaar, diola, soninké, etc.) et l’arabe devancière du français sur le territoire sénégalais. Quelle politique linguistique éducative adopter en face d’une telle situation ? L’équation posée n’a laissé indifférent aucun des dirigeants du pays de la période des indépendances à nos jours. Eduquer et former la population sénégalaise dans une langue étrangère (en l’occurrence le français) relève-t-il du bon sens ? Opter pour les langues nationales ne serait-il pas risqué et aventureux ? Quels choix linguistiques judicieux et pertinents adopter pour le bien du Sénégal ? Les gouvernants d’hier et d’aujourd’hui ont tenté de répondre à ces questions en appliquant leur vision sur la question. Ce faisant, un chemin a été tracé et un itinéraire dégagé. Notre communication ambitionne de revenir sur le parcours effectué à travers les ratés et réussites. De même, les perspectives envisagées seront indiquées. 
Biographie : 
El Hadji Malick Sy WONE est enseignant-chercheur à l’Institut de français pour les étudiants étrangers (IFE) depuis 2016. Il est Maître de conférences titulaire. Il a soutenu une thèse de doctorat de 3ème cycle en 2005 sur le discours journalistique. Auteur d’une vingtaine d’articles universitaires, il est l’auteur d’un essai (De l’écriture journalistique publié en 2010) et de deux recueils de poèmes (La récitation du chapelet 2011 et Portiques nomades en 2017). En 2024, il a soutenu une thèse de doctorat unique intitulée « De la grammaire en classe de FLE. Le cas de l’Institut de français pour les étudiants étrangers (IFE) ». En plus de sa spécialité CAMES (Grammaire et linguistique du français), ses travaux s’orientent également vers l’analyse du discours et le français langue étrangère (FLE).