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AXE 1 : LANGUE, VIE PUBLIQUE ET DÉVELOPPEMENT SOCIAL

1. Le rôle de la linguistique appliquée dans la lutte contre les discours de haine et de la désinformation : le cas du Cameroun 
NGOUMAMBA, Laurence 
Université de Yaoundé 1 (Cameroun) 
Au Cameroun, le gouvernement a adopté de nombreuses stratégies de lutte contre les discours de haine et la désinformation. Nous pouvons citer entre autres l’observatoire national des discours de haine et de la désinformation, l’unité dédiée à la lutte contre les discours de haine mise en ligne par le Ministère de la Communication. La société civile de son côté mène des campagnes de sensibilisation sur la lutte contre les discours de haine. C’est le cas de Crossroads, Alandi Africa Media Foundation, pour ne citer que ces organisations. La Linguistique appliquée comme discipline qui se préoccupe de l’application des connaissances linguistiques dans la résolution ou alors l’amélioration des problèmes du monde réel (Simpson, 2011) joue un rôle crucial dans la lutte contre les discours de haine et la désinformation au Cameroun. Quels sont les outils dont-elle dispose de façon générale ? Quelle peutêtre l’efficacité des filtres linguistiques au niveau des plateformes de médias sociaux dans la lutte contre les discours haineux ? Une évaluation des possibilités offertes par la linguistique appliquée dans la lutte contre les discours haineux nous permettra de ressortir le rôle de la LA dans la lutte contre les discours de haine et la désinformation. Notre démarche est orientée vers la résolution des problèmes de la vie pratique (George Polya : 1945). Il s’agit d’une approche qui cherche à définir un problème réel, à analyser ses causes, à évaluer les solutions et à choisir la meilleure option. 
Mots clés : Linguistique appliquée, discours de haine, désinformation, filtres linguistiques 

Biographie : 
Laurence NGOUMAMBA, épouse TASAH est originaire du Mbam et Inoubou, dans la Région du Centre au Cameroun. Elle est Enseignante-Chercheure à l'Université de Yaoundé 1. Elle est spécialiste en didactique des langues, en développement des systèmes d'écriture pour les langues peu dotées, et en développement terminologique. Elle est auteure d’une quinzaine d’articles publiés dans des revues nationales et internationales. Elle s'intéresse à la linguistique appliquée au traitement automatique des langues. Ancienne étudiante du programme PANMAPAL de l'ACALAN. 


2. Analyse didactique d’une séquence de médiation linguistique en Classe de FLE : cas d’une activité de communication orale 
LY, Thierno  
Université Cheikh Anta Diop de Dakar 
La production et la réception du discours oral ont toujours été une source d’incompréhension, voire de contradictions en classe de Français Langue Étrangère (FLE), en particulier dans un contexte multi et plurilingue. A ce sujet, la présence dans le milieu cognitif de plusieurs langues portées par des cultures différentes, a priori distantes, au cours de l’enseignement et l’apprentissage du FLE donne à la médiation une dimension linguistique, et même interlinguistique. Cela rend beaucoup plus difficile l’acquisition de compétences linguistiques en communication orale dans un contexte où la production de sens dans les discours confrontés lors des interactions verbales sont souvent sources de conflits. Il convient de se demander comment la médiation linguistique peut favoriser l’intercompréhension en classe de FLE, quel rôle elle peut jouer dans la compréhension et la production du discours oral ainsi que la construction de sens. Ces interrogations mènent vers l’idée selon laquelle la médiation linguistique favoriserait le développement et l’acquisition de compétences orales en classe de FLE. Pour mieux répondre à ces interrogations, nous avons observé et filmé une séance de communication orale en classe de FLE en vue d’une analyse clinique de l’activité. L’objectif visé dans cette analyse est de vérifier si la médiation linguistique suffit à réduire la distance et/ou les barrières linguistiques entre les communicants. Les résultats attendus renvoient au fait qu’elle permet de faciliter la production du discours oral et la construction de sens dans les interactions verbales en classe de FLE. 
Mots clefs : médiation, linguistique, FLE, communication orale 
Biographie : 
Thierno LY, est docteur en sciences de l’éducation (Aix Marseille Université) et Maître-assistant à l’Institut de 
Français pour les Étudiants étrangers (IFE) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il est également titulaire d’un DEA en lettres modernes (Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal) et d’un Master 2 SHS, mention éducation et formation (Aix Marseille Université). 
Thierno LY enseigne le Français Langue Étrangère (FLE) et la Didactique des langues à l'Institut de Français pour les Étudiants étrangers et au département de linguistique et sciences du langage de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Ses recherches portent sur la didactique, la sociodidactique, la didactique des langues, en particulier la résilience, la médiation et les représentations culturelles dans l'enseignement et l'apprentissage du FLE/FLS, la didactique des disciplines et les politiques éducatives.

3. Communication, paix et justice durant la période pré-électorale de 2021 à 2024 au Sénégal 
TOURE, Ndiabou Séga  
Université Cheikh Anta Diop de Dakar 
Durant la période allant des émeutes de 2021 à l’élection présidentielle de mars 2024 au Sénégal, la communication via les médias et les réseaux sociaux a été au cœur de la violente crise qui a secoué le pays. Une guerre médiatique féroce a fait rage entre les partis en conflit, la principale arme ayant été les éléments de langage et leur canal de diffusion, sans compter le volet judiciaire largement commenté à tous les niveaux. S’il est prématuré de tenter dès à présent une analyse du discours des parties en conflit, l’heure est venue de s’interroger sur la dynamique des langues lors de cette crise afin d’essayer d’en comprendre les mécanismes et de savoir dans quelle mesure la situation de diglossie a exacerbé voire provoquer un sentiment d’exclusion chez certains. Cette question est sous-tendue par une problématique complexe qui va de la violence verbale aux violations des droits humains de toutes sortes, à l’emprisonnement et/ou au passage en structure de santé en cas de blessures ou de décès. Dans quelle(s) langue(s) ces faits se déroulent-ils ? Dans quelle(s) langue(s) s’expriment autorités, agresseurs, victimes et représentants des autorités judiciaires et de santé ? Selon leur degré de maîtrise de la langue officielle, les personnes sont-elles à égalité lorsqu’elles sont confrontées aux forces de l’ordre, aux acteurs judiciaires dans le cadre des procédures ou aux personnels des structures de santé ? Cette étude, en partant de ces exemples de situation de communication, tente d’apporter un premier éclairage, sous un angle sociolinguistique, à partir d’exemples de situation de communications constatées durant la période étudiée. 
Mots-clés : sociolinguistique, communication, paix, justice, santé. 
Biographie 
Ndiabou Séga TOURÉ, docteur en Littératures, Langues et Sociétés, est enseignante-chercheure à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Ses travaux portent sur deux axes de recherche : d’un côté, en littérature orale, non seulement sur les contes et les mythes, mais aussi sur des genres dits « mineurs » comme la chanson populaire moderne, le taasu, les histoires drôles ainsi que sur la parole patrimoniale et les canons de certains genres littéraires oraux ; et de l’autre en ethnolinguistique, en sociolinguistique et en didactique du français langue étrangère (FLE).